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Dans le déroulement du courre, le
cerf déploie une panoplie de ruses ....
Ces
techniques utilisées par le cerf sont variées.
-
se harder pour
mélanger son odeur avec celle d'autres animaux. Le cerf sait
dans quelles enceintes se trouvent ses congénères. Il
va les rejoindre et se mélanger avec pour dissimuler son sentiment.
Souvent il sera en fin de harde, celle-ci étant menée
par une vieille biche brehaigne.Il devra filer le même train,
ce qui ne durera qu'un temps...
-
débucher
pour fuir la forêt et le sentiment qu'il laisse sur les branches.
Il va rejoindre une autre partie de la forêt en
passant pas des gagnages qu'ils a l'habitude de fréquenter.
-
faire des hourvaris
pour semer la confusion par un contre-pied sur sa voie. Il ve prendre
de l'avance et revenir en double sur sa voie, puis faire un grand
saut de côté. Les chiens vont alors buter en bout de
voie, les chiens les moins bons musant.Les bons chiens savent
aussi merveilleusement mesurer la variation du gradient de l'odeur
et ainsi savoir s'ils se rapprochent ou s'écartent de l'animal
de chasse.
-
battre l'eau,
et donc se cacher ou se protéger des ses assaillants,
ou descendre le lit de rivière pour que son odeur
glisse avec. En Brotonne, à part la Seine, et le marais de
la Harelle à l'est, l'eau n'est présente que dans des
mares de taille restreinte. Le cerf ne fréquente celles-ci
qu'en fin de chasse.S'il relève la queue comme une oie en nageant,
il est sur ses fins.S'il nage la tête
haute, il est encore vaillant.
- faire des crochets brutaux, des boucles, avec
lesquels il va broder tout au long du courre. Dissimuler son sentiment
sur une route goudronnée, ou pierrée, ces dernières
étant assez nombreuses en Brotonne.
-
se raser dans
les fougères ou les bruyères pour dissimuler son odeur.
Tapi comme une descente de lit, invisible, son odeur n'est plus véhiculée
par le vent. Il faudra pratiquement marcher sur son dos pour le le
relancer.C'est fréquent en fin de chasse, après qu'il
ait essayé d'autres ruses.Le cerf semble s'être évaporé
! .
-
faire des changes,
ce qui est le plus fréquent.Vivant souvent avec d'autres cerfs
à la période de la chasse il sait où trouver
un autre cerf plus faible à pousser dans un change à
vue * devant les chiens, lui prenant sa place. C'est parfois le
cas du page, ou écuyer qu'un vieux cerf accepte autour
de lui et dont il connaît la présence.Il déploie
dans ces conditions force de persuasion, brutalement, de manière
machiavélique.S'il a couru précédemment avec
un autre cerf, il reviendra à l'endroit où il l'a lâché
pour mettre les chiens dessus, dans une course de relais qui donnera
du fil à retordre aux veneurs.
Le change, tactique
préférée, peut mettre en défaut les chiens
une heure ou bien plus. Dans un change les bons chiens vont après
un moment refuser la voie. Il faut alors posséder de très
bons chiens de change *, arrêter dans leur élan
les chiens qui se
méprennent, fouler * toute l'enceinte où l'on a
perdu le cerf, faire les devants et les arrières pour
vérifier qu'il n'est pas sorti, remettre à la voie, prendre
le vent dans le bon sens, rameuter les traînards, encourager,
relancer... Voilà un autre moment propice à l'admiration
pour vous du travail des chiens et de leur veneur, le plus présent
à leur côtés, interprétant les comportements
des chiens, surtout ceux de tête, pour démêler l'écheveau.
"Si c'est Eloise alors,..."
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