Il y a quatre
millions d'années la presqu'île , le fleuve qui nimbe de
sa coulée d'argent cette terre opulente,et la masse sombre verte,
n'existaient pas encore.
Gigantesque chamaillerie des
éléments liquides
Aux temps préhistoriques,
la mer et les eaux pluviales se chamaillèrent pour une histoire
de frontières, comme souvent dans notre histoire. L'eau
douce perdit cette bataille face à l'élément salé.
Les dépôts quaternaires de gros graviers et de sables plus
ou moins vaseux, rehaussèrent le niveau, aidés aussi par
sédiments venus des côtes normandes par la mer.
L'actuel sol
de la presqu'île se colmata, se durcit, et sortit alors une folle
végétation surgie de vastes flots.Plus de quatre vingt
dix espèces d'arbres ont
été recensées
dans la boucle voluptueuse de la forêt de Brotonne.
Le fleuve va
alors chercher progressivement son chemin dans des boucles,
en rongeant la rive droite crayeuse, et en enrichissant souvent de manière
capricieuse la rive contrastée et convexe de profitables alluvions.
Bien situés
près des rives du fleuve des hameaux primitifs prospérèrent
et survécurent aux pillages. Ce sont à l'est Le Landin,
Heurteauville, La Mailleraie; à l'ouest Notre Dame et St Nicolas
de Bliquetuit, Vatteville, Aizier, Sainte Croix sur Aizier.
La vague du mascaret remontait
la Seine à la vitesse d'un cheval au galop !
Dès
lors la mer a longtemps rappelé au fleuve son pouvoir en faisant
remonter dans l'entonnoir formé par l'estuaire, au moment de la
marée montante, une vague de plusieurs mètres de hauteur,
à la vitesse impressionnante de vingt mètres par seconde.C'est
le fameux mascaret. L'endiguement de la Seine et le chenal creusé
ont anéanti aujourd'hui cet effet.

|