Mais où donc rencontrer
ce "glandeur" professionnel ?
Evident
mon cher Watson ! Comme pour le cerf ou le chevreuil, le sanglier cherche
les massifs qui assurent trois besoins fondamentaux: abri, nourriture
et tranquillité. Dans de telles conditions, le sanglier est bien
plus sédentaire qu'on ne dit, car il trouve tout en forêt
de Brotonne, et mieux à certains endroits qu'à d'autres
car vous n'y constaterez pas systématiquement les trois en même
temps...ainsi par exemple globalement le sud est plus giboyeux que le
nord.Mais l'analyse sur terrain doit être plus subtile.
Il apprécie
les endroits ayant une bonne proportion de feuillus: chênes, hêtres,
et aussi châtaigniers quoique plus rares.Leurs fruits tiennent une
place importante dans son alimentation. A proximité il recherche
les fourrés épais, taillis, ronciers et lieux où
il pourra se bauger.La Brotonne est très riche en hêtres,
moins en chênes. C'est un avantage qu'il faut savoir exploiter car
nos amis traverseraient la France pour une assiette de glands,
leur péché mignon.
Astucieux quand on n'a pas
de savon: on se nettoie dans la boue
N'oubliez
pas aussi le besoin qu'ont nos chers sangliers de se "souiller".
Il leur faut de l'eau et principalement des petites cuvettes d'eau
boueuse, dans un fond humide, ou encore creusées en terrain argileux,
pour que l'eau y persiste même en période de sécheresse.
Ce n'est pas tant pour se rafraîchir (il s'y rend en dehors des
périodes de fortes chaleurs) mais pour se débarrasser de
ses parasites, poux, tiques en les enrobants de boue. Il affectionne ensuite
de se frotter à un arbre voisin.C'est aussi un bon endroit pour
examiner leurs traces, et un bon truc pour les rencontrer.
Les laies: au moins aussi
protectrices que nos mamans à nous
Après
une gestation de dix-huit semaines, la laie se sépare de sa compagnie
et va s'isoler dans un lieu tranquille pour construire son berceau familial
et mettre bas. Difficile à découvrir ce cocon qu'elle
creuse, nettoie, tapisse, bichonne et même couvre parfois.
Huit
à dix petits vont naître pour une grande laie, quatre ou
cinq pour une jeune, voire deux ou trois si elle est dans sa seconde année
et qu'un de ces "vieux cochons" l'a séduite... ou forcée.
Les marcassins sont capables de marcher quelques
heures après leur naissance. Vous les identifierez par leurs petits
cris et grognements. Plus difficile sera de les voir dans leurs livrées
rayées de roux clair et de brun, car immobiles ils sont difficiles
à apercevoir.
Les marcassins sont des joueurs impénitents et bruyants qui sont
un véritable régal pour l'observateur assistant à
leurs ébats et chamailleries, auxquelles les mères mettent
de l'ordre en distribuant ce que nous humains appellerions des taloches.
Après
six mois ils auront perdu ce pyjama et deviendront "bêtes rousses".
Au bout d'un an avec un poil plus long et sombre, ce sont des "bêtes
de compagnie" ou "bêtes noires".
Vous observerez
quand ils vont au gagnage d'abord une belle laie, puis les marmitons et
pour fermer le peloton, fréquemment une autre laie et que des novices
prennent souvent pour un mâle (laissez leur croire leur analogie
erronée avec une harde de biches).
|